samedi 16 janvier 2010
Le Petit Fugitif (Little Fugitive) de Morris Engel, Ray Ashley et Ruth Orkin (USA/1953/80’’/35mm/N&B/VF)
Séance du matin (11h30) pour aller voir Le Petit Fugitif (depuis le temps que je voulais le voir) en salle 2 du Reflet Medicis devant une vingtaine de spectateurs. Je remarque que l’écran de cette salle est bien haut, et que le bruit de la climatisation vient perturber le film et son travail sonore. Et puis surtout, il est projeté en version française, ce qui n’était pas indiqué dans le programme (ni même affiché dans le cinéma). Un homme sort direct de la salle dès les premières phrases en français, et quelques personnes le mentionnent à la jolie caissière à la fin du film, qui nous répond gentiment que c’est une séance destinée aux enfants (programmée dans Enfance de l’Art), donc rien de plus normal qu’il soit en VF. Entièrement d’accord, mais dans ce cas là, autant l’indiquer pour ne pas rameuter des spectateurs avertis et puristes des versions originales. Enfin bon, passons, car malgré ce petit souci de langue, la vision de ce film reste plaisante, pleine de recherches formelles et de spontanéité. Le Petit Fugitif est un film novateur qui influença fortement la Nouvelle Vague et plus généralement un cinéma au style plus libre et plus direct, ancré dans la réalité. Truffaut le cite en disant « que sans ce film, il n’y aurait pas eu de Nouvelle Vague ».
Résumé :
À Brooklyn dans les années cinquante, la mère de Lennie (Richard Brewster) lui confie la garde de son petit frère Joey (Richie Andrusco), âgé de sept ans, car elle doit se rendre au chevet de la grand-mère malade. Lennie avait prévu de passer le week-end avec ses amis à Coney Island. Irrité de devoir emmener son petit frère partout avec lui, il décide de lui jouer un tour en simulant un accident de carabine sur un terrain vague. Persuadé d’avoir causé la mort de son frère, Joey s’enfuit à Coney Island, immense plage new-yorkaise dédiée aux manèges et à l’amusement. Il va passer une journée et une nuit d’errance au milieu de la foule et des attractions foraines…
Ce film est vraiment génial, de par sa simplicité et sa spontanéité, et tout particulièrement celle de l’acteur principal âgé de ans à l’époque, Richie Andrusco, totalement cinégénique, et plein de fraicheur, de curiosité, de naïveté et d’innocence, au regard cependant perçant et conscient du monde qu’il l’entoure, comme un petit homme. Dès les premières images, on est immédiatement happé par ce petit gars haut comme trois pommes, et on suit, avec la même curiosité qui le pousse pendant tout le film. Après la mauvaise blague de son grand frère, le reste du métrage se déroule quasiment entièrement dans le parc d’attraction de Coney Island, propice aux expérimentations visuelles et cinématographiques. Bourré de recherches formelles, Le Petit Fugitif est techniquement riche et plein de trouvailles, en rapport total avec le héros et ses découvertes, ses expériences, sa manière de voir et d’appréhender le monde (la caméra est souvent à hauteur de ses yeux, à son niveau). Toute son exploration dans le luna park est détaillée et appréhendée avec sa vision d’enfant, ce qui se traduit cinématographiquement par une approche très expérimentale, de caméras très souvent mouvant et dynamique, des axes et des mouvements audacieux, des fondus et un montage très expressifs, tout un panel de plans détaillant les moindres recoins, angles, décors du parc d’attraction (caméra embarquée dans les manèges, détails des attractions du parc, etc). La petite musique à l’harmonica (musique d’Eddie Manson) et les images brutes proches du documentaire expérimental et le noir et blanc magnifique (photographie de Morris Engel) servent cette poésie cinématographique.
Le jeune acteur Richie Andrusco est juste génial, cinégénique et capte entièrement notre attention dès les premières images du film. On suit son errance tout au long, on le voit se débrouiller comme un petit homme débrouillard (il ramasse les bouteilles vides sur la plage pour gagner quelques sous), c’est véritablement le héros du film, tel un mini cow-boy (la manière dont il se tient, sa démarche, sa passion pour les chevaux). A noter particulièrement, les scènes où il mange une pastèque, fait du baseball avec une batte beaucoup trop grande et trop lourde pour sa petite taille, et quand il fait enfin du poney.
Le Petit Fugitif est effectivement un grand film moderne et novateur plein de candeur et de naïveté, toujours actuel et d’un grand intérêt de nos jours, que je ne peux que vous conseiller de voir.
http://www.imdb.com/title/tt0046004/
http://www.carlottafilms.com/le-petit-fugitif/film/446
http://www.orkinphoto.com/films.php
http://www.critikat.com/Le-Petit-Fugitif.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Petit_Fugitif_%28film,_1953%29
http://www.cineclubdecaen.com/realisat/engel/petitfugitif.htm
http://www.dvdrama.com/news-31255-cine-le-petit-fugitif.php
http://www.festival-tete-de-mule.fr/spip.php?article224
http://www.evene.fr/cinema/films/le-petit-fugitif-22601.php
http://lbenyell.blog.lemonde.fr/2009/03/09/le-petit-fugitif/
http://www.scienceshumaines.com/le-petit-fugitif_fr_23352.html
http://www.allocine.fr//film/fichefilm_gen_cfilm=140217.html?nopub=1
http://www.liberation.fr/cinema/0101318582-le-petit-fugitif-enfin-rattrape
http://www.notrecinema.com/communaute/v1_detail_film.php3?lefilm=22550
Eddie, le 13 sept. 2009.
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