lundi 26 octobre 2009
Compte rendu 19e PCJ. Critters II (Mick Garris/USA/1988) et Histoire de Cannibales (Tsui Hark/HK/1980).
Ce soir, équipe réduite (3 irréductibles : Manu, Jacki et Eddie) pour une programmation très cinéma-bis de haute qualité : Critters 2 de Mick Garris (USA/1988) et Histoire de Cannibales de Tsui Hark (HK/1980).
Depuis le temps qu’il nous bassine avec, Manu nous présente donc avec enthousiasme (malgré sa fatigue) ce film magnifique qu’est Critters 2, ainsi que l’œuvre des frères Chiodo (créateurs des monstres Krittes, techniciens FX talentueux et producteurs sur pas mal de films d’exploitation bien gratinés). On avait vu chez Manu Killers Clowns from Outerspace réalisé par les Chiodo Bros, film très chelou dans lequel la barre du mauvais gout est déjà placée bien haute, où la rigolade passe avant l’horreur.
Ici, on est dans la même veine avec Critters 2 The Main Course, avec une forte dimension plagiste qui fait mal à la tête et au ventre (tellement on se marre). En 1984, Gremlins film de monstres familial, sort en salles, et se fait pomper 2 ans plus tard par le clan Chiodo qui crée les créatures du premier Critters, qui mise sur l’horreur, malgré le peu de crédibilité des monstres. Ils décident donc dans le 2, confié à un nouveau réalisateur, d’appuyer le côté comique et parodique de leur idée. Manu nous parle de la « richesse du style Chiodo », de leur bonne volonté totalement à côté de la plaque, de ce délire du très mal fait, du mauvais gout, de la caricature et la parodie grimaçante.
Résumé :
Deux ans après la venue des Krites à Grovers Bend (village véritablement existant dont les habitants sont chaleureusement remerciés en fin de film, pour leur gracieuse participation), Brad Brown (Scott Grimes, Ritchie comme dit Jacki, héros du volet précédent et jeune premier rouquin à boucle d’oreille, sorte de Goonies adolescent, qui joue d’ailleurs dans le prochain Robin des Bois de Ridley Scott avec Russel Crowe) est de retour en ville... et juste à temps ! Des oeufs de Krittes sont confondus avec des œufs de Pâques (Gremlins se passe à Noël) par les habitants. Les créatures poilues et affamées envahissent à nouveau les rues, et les habitants terrorisés tentent d’organiser la résistance en les appâtant dans l’usine à burgers du coin.
Waouh. Attention vla le scénario. On est balancé direct dans un générique criard, titre bleu électrique sur fond noir, musique bien 80ies (je remarque le nom du chef op, Russell Carpenter, sorte de fusion improbable). Et c’est parti pour une heure et demi de bêtise américaine. Tout dans ce film relève d’un mauvais goût certain, les décors affreux (le début dans la grotte de l’espace, la maison de la mamie qui fait penser aux Clowns Tueurs), les « bounty hunters » de l’espace et leurs fusils érectiles (le Mick Jagger bizarre aux yeux bleus et à la coupe façon Gipsy King et son pote sans visage « qui n’a pas encore trouvé son ego » et se transforme en méga bonasse à la vision d’un playboy-excuse pour montrer du nichon- ou tout autre visage qui le marque, tel le geek binoclard ou l’affiche de Freddy qui semble effrayant-petit clin d’œil aux Griffes de la Nuit) affublés de l’inutile Charlie (sacré Charlie avec ses chicots écartés et ses cheveux en bataille et ses élans métaphysiques, personnage récurrent de la série Critters idiot du village du 1, mais totalement inutile, baltringue, idiot, qui sert juste à la fin, pour une chute comique et totalement surréaliste), les scènes de dialogue inutiles, les faux raccords costumes et les trucages bidons (le vaisseau spatial, les étincelles qui sortent des fusils, le plan subjectif-génial !-des Kritters en boule géante qui roulent effet « parc d’attraction »), tous les personnages secondaires un peu tarés ou bien identifiables (les rednecks ou farmers en salopette, chemise à carreaux et casquette, la mamie sympa, le gros shérif « Boris Carradine », cousin de feu David/Bill, qui reprend du service et est vraiment énorme avec ses deux flingues, le chauffeur de bus vide/taxi noir qui sert à rien, les deux crapules à deux balles qui prennent les œufs au début, les vieux qui les peignent et les gamins qui vont les ramasser), et plein de trucs bien pensés ( le plan de la pâté pour chien) et de grosses références et clins d’œil, surtout à la grande culture américaine (Playboy « This is American culture », la géniale usine de burgers qui donne pas envie de savoir comment ils sont fabriqués et qui les mangent, le délire de surconsommation de malbouffe avec le piège tendu aux Krittes et tous ces plans de burgers, de ketchup, de cheese ouvert, de dynamite plantée dans la viande et le tas de bouffe, « Burger pas d’os » dit le chef des Krittes pour les rameuter, et l’orgie de burgers finale absolument dégueulasse), et bien sûr les nombreux FX gores et hémoglobineux qui ponctuent le métrage et en constituent le véritable intérêt (le Krittes qui gonfle en croquant le pneu de voiture, le bout de pied croqué, le Krittes sans poils cramé dans la friteuse, la boule géante de monstres qui roule sur un type qui devient un squelette sanguinolent, la manière de dévorer de ces faux gremlins et les piques qu’ils envoient, etc). Pfiou…
Et une mention spéciale sur la fin. Charlie qui semble enfin servir à quelquechose, vient s’éclater avec son vaisseau sur le tas de monstres pour les tuer tous d’un coup. Il meurt sacrifié pour la bonne cause, à la grande tristesse de son ami Brad (qui joue d’ailleurs trop bien la tristesse) et d’Ug le Gipsy King de l’espace qui a perdu son visage (par négaton de son ego) suite à la mort de l’autre chasseur de prime. Ug, choqué, se transforme donc en Charlie beau gosse et sérieux (truc trop bizarre) qui donne une ambiance bizarre à la scène. Mais lorsque Charlie (qui finalement n’est pas mort, il avait juste un problème de parachute) revient vers eux à leur grande surprise, le style et la magie des Chiodo est à son apogée. On a donc 2 Charlie pour le prix d’un, dans une scène hallucinogène où les deux se font face. Un magnifique plan truqué (sans doublure) nous les montre se tournant autour, suivi d’un subtil jeu de montage (même dans le plan large vu de haut, impossible à truquer vu le mouvement du cadre, on en voit un des 2 qui se cache le visage genre le soleil tape) de champ-contrechamp avec Charlie et sa grosse tronche de débile en double.
Voici donc un bon nanar qui envoie du lourd et de nombreuses références cinématographiques (Gremlins évidemment, Freddy, Retour vers le Futur, Star Wars –la musique et la tronche de Yoda parmi les trophées des chasseurs de prime-, et j’en passe, c’est un véritable pillage). Un film débile (merci les frères Chiodo) qui vole au ras des pâquerettes, à mi-chemin entre Gremlins, Alien et Bugs Bunny ou Roger Rabbit (le fabuleux travail de bruitage et d’habillement sonore), mélange entre horreur et cartoon, avec des bestioles bien moches. Ahah merci Manu.
http://www.chiodobros.com/
http://french.imdb.com/title/tt0094919/combined
http://en.wikipedia.org/wiki/Critters_2
http://fr.wikipedia.org/wiki/Critters_2
http://www.devildead.com/indexfilm.php3?FilmID=998
http://www.horreur.com/critique-1270-critters%202.html
http://www.newline.com/properties/critters2.html
http://cinemadolivier.canalblog.com/archives/2009/10/12/14958488.html
La soirée commence dur, mais on y trouve de bonnes idées pour le Garage Club (en particulier certains décors et costumes. Critters II pourrait être une source d’inspiration improbable mais certaine), et en plus, c’est pas fini.
Direction Hong Kong maintenant, avec l’hystérique et le provocateur Tsui Hark, porte étendard de la Nouvelle Vague hongkongaise, et son second film Histoire de Cannibales (1980).
Suite à l’échec commercial de son premier film, Butterfly Murders, Hark décide de balancer un film encore plus dur au visage du spectateur hongkongais qu’il juge léthargique, à la manière d’une grenade lacrymogène ou d’une grosse boule puante. Histoire de Cannibales est une critique sociale, un film provocateur qui mélange à outrance les genres jusqu’à les piétiner. Après Butterfly Murders, son 1er film qui mélange de nombreuses influences mais se concentre sur une revisite du genre du wu xia pian (film de sabre chinois), ici c’est le genre kung fu et ses chorégraphies martiales qui sont réactualisés de manière iconoclaste et dévastatrice.
Ce film est censé être un reflet acide et critique de la société hongkongaise, et le cinéaste met Hong Kong face à ses démons (la rétrocession à la Chine n’est plus loin, et le gouvernement britannique laisse déjà leur future ex-colonie à l’abandon, livrée au capitalisme sauvage et aux inégalités sociales) tout en annonçant la violence de son film suivant, L’Enfer des Armes. Et on peut dire qu’il le fait avec subtilité et bon goût, le bon goût de Hong Kong.
Résumé :
L’agent secret 999 (Norman Chu) traque depuis des années le bandit Rolex (Melvin Wong). Accompagné d’un voleur aussi opportuniste que doué pour la survie (Hon Gwok Choi), 999 arrive dans un village très étrange dirigé d’une main ferme par le chef de la police (Eddie Ko) qui assure l’ordre et le partage de la nourriture entre les villageois, qui s’avère être cannibales. Rolex s’est amendé et est devenu policier, mais l’anthropophagie de ses congénères lui est insupportable et il décide de tout révéler à 999, qui avec l’aide du voleur malin et d’une jeune fille et son frère (acteur qu’on retrouvera dans L’Enfer des Armes), parviendront à échapper aux habitants hystériques.
Scénario inspiré du "Journal d’un Fou", courte nouvelle de Luxun du début du siècle, dont Tsui Hark occulte la dimension philosophique, ce film est un joyeux mélange bordélique de genres (gore/horreur, comédie cantonaise, kung fu pian, enquête policière, poursuites sur musique psychédélique, opéra chinois, bande dessiné, western-pour le délire héros solitaire dans un petit village paumé, duels et combats dans ruelles-et de nombreuses influences cinématographiques-du Lethearface de Massacre à la Tronçonneuse pour les masques des bouchers, aux premières pitreries bondissantes de Jackie Chan, en passant par le giallo italien pour les phases gores).
Comment dire ? Pour vous donner un aperçu du chaos ambiant que Hark met en scène, voici en vrac quelques exemples de la créativité débridée du cinéaste :
Après un titre « We’re going to Eat You » sur une image rougie par un filtre (et la mention « Cette histoire est fictive, toute ressemblance serait fortuite »), on passe direct à un type en train de pisser et l’autre qui le traite de petite vessie. Ils ne vont pas tarder à se faire attraper (dans une 1e scène d’arts martiaux merveilleusement et bordéliquement réglée par Corey Yuen Kwai) pour passer à l’abattoir du village paumé du coin pour une bonne séquence gore de boucherie délirante et bien crade au montage brusque et cartoonesque. Quand ils ont terminé leur besogne, ils lancent un signal qui rameute tous les villageois (aux tronches de dégénérés pas possible) qui visiblement ont trop la dalle et viennent s’agglutiner comme des crevards autour du chariot de viande. Le décor est planté.
Arrivent alors un flic intègre (qui est en fait le voleur recherché, Rolex-pur nom pour un voleur) qui n’en peut plus de ce bordel et envoie son pote à la ville chercher des secours (qui ne tarde pas à se faire choper et à rejoindre le menu des cannibales sous les yeux de son ami), et un super agent secret, Norman Chu en beau gosse à l’aise qui fume des clopes comme des pétards, pudique dans son bain et qui met quand même du temps à capter la situation. Il est affublé d’un voleur malicieux, extrêmement doué pour sa propre survie, et qui n’hésite pas à tirer profit de la moindre faille. En face, on a Eddie Ko génial en méchant décadent, totalitaire et complètement taré, qui pleure en lisant Œdipe Roi, et son équipe de « policiers » abrutis et crapuleux, soi-disant garants de l’ordre du village (géniale scène de rencontre entre 999 et les flics qui l’attaquent à plusieurs direct sans comprendre ce qu’il veut) et de la répartition de la bouffe (sur 39 parts, la police en prend 30). Et on est parti pour des dizaines de rebondissements impromptus à 200 à l’heure, des idées qui nous font partir dans tous les sens, dans un mélange de genre très bizarre qui passe de la comédie grasse et bien lourde (fabuleuses scènes avec le travesti géant et dégueulasse qui veut pécho tous les jeunes hommes qui passent, celle du cache-cache avec l’aveugle qui va pisser sur le voleur devenu chauve sur une musique de théâtre chinois et les nombreux cache-cache avec les bouchers), à des excès de violence sanguinolents ponctués de phases d’arts martiaux dignes des meilleurs kung fu pian, des dialogues inutiles et insensés, un surjeu d’acteurs tout au long (couinements et cris inhumains des méchants), et plein de délires visuels sur un fond musical psychédélique, grinçant et hallucinogène de Frankie Chan.
Et pour ce qui est du bon gout, de la finesse et du gore à outrance, Histoire de Cannibales n’est pas en reste, bourré de trouvailles visuelles dans un chaudron culturel bouillonnant: le gros flic qui met un bout de viande dans sa poche pendant une baston (c’est un morceau arraché d’un collègue), 999 qui enlève la peau du tatouage de Rolex mort avec son couteau comme preuve, les flics qui croient que le chef fait l’amour pendant une scène de bagarre assez violente et bruyante (et qui finit à coups de têtes de taureaux empaillés), la scène de repas dans une gargote au milieu de nulle part avec un ongle dans la soupe qui fait vomir notre héros ce qui permet une attaque soudaine et fourbe qui s’enchaine sans transition, le couteau planté dans la nuque du gros travesti (« Lâche moi grosse pute ! ») et son expulsion de l’autre côté du crâne par un coup de bâton bien placé (dans un sublime ralenti), l’explosion hystérique de pétards et la scène délirante des patins à roulettes totalement anachroniques, le rideau de théâtre chinois qui tombe sur les méchants et la tête du chef qui dépasse dans une mer mouvante de tissu bleu, le combat final parodique typique des films de kung fu sur fond musical entre foire et parade militaire, puis thriller à l’américaine avec Eddie Ko maniant la hallebarde qu’il s’enfonce dans la tête à cause d’une chute idiote (en glissant sur un patin à roulettes) et se fait ensuite bouffer sans scrupules par les villageois, les « gentils » qui pour s’en sortir découpent le gros travesti en morceaux pendant que le voleur en vomit, le combat avec farine dans les yeux et bâton et bouclier à clous qui finissent bêtement planté dans le pauvre méchant, 999 qui balance une urne funéraire dans la tronche d’Eddie Ko qui finit le visage cendré assis sur un fauteuil à la manière de Lincoln (cité dans le film), et aussi une belle offense à la religion. « Ces épitaphes sont sacrés » dit le prêtre taoïste à la lèvre inférieure et au menton complètement déformé, pendant une baston épique où personne ne l’écoute, et où tout le monde casse tout et n’importe quoi, en particulier un autel funéraire, ou encore les oraisons funèbres censées accompagner les morts qui se sont fait bouffer (critique acerbe des croyances et rites traditionnels devenus obsolète dans une société moderne et individualiste), Tsui Hark n’a aucun respect pour la religion et ses rituels.
Et même le fameux docteur Wong Fei Hung (personnage populaire et quasi intouchable) est foulé au pied dans ce film, lorsque sa plaque funèbre tombe dans les mains d’un type à la dentition proéminente (un de ses fameux assistants, Ah Sou) qui pleure presque en voyant le nom de son maitre, et la suite de la scène délirante et chaotique en rollers sur la musique légendaire et archi connue du bon docteur Wong.
Tsui Hark ne respecte rien, ou en tout cas se moque de tout, même des choses « sacrées » pour le spectateur hongkongais. On comprend que ce film virulent fut très mal reçu et disparu très vite des salles.
La fin est aussi d’ailleurs à noter. Alors que le héros s’enfuient et emmènent la lascive Michelle Yim, qui n’a servi à rien pendant tout le métrage et qui est aussi tarée que les autres (« Je veux plus de cœur »), trouve enfin son utilité dans la dernière bagarre, en tenant la branche dans laquelle le méchant vient se planter plusieurs fois le visage, et en se faisant éclabousser de sang. Pendant que nos héros reviennent sur le radeau (un d’eux était tombé à l’eau, suivi d’un autre ne sachant pas plus nager), elle a eu le temps de s’occuper du cadavre du méchant et d’arracher son cœur (elle en voulait), qu’elle présente face caméra en nous regardant. Comme si Tsui Hark, après nous avoir retourné l’estomac pendant 1h20, voulait nous offrir son cœur. Ce plan final (qui finit comme a commencé le film, en fondu au rouge) a profondément choqué le public de Hong Kong, le film a immédiatement été censuré et est passé aux oubliettes, pour ne réapparaitre que 10/15 ans plus tard, par le biais de l’édition vidéo. Et c’est dommage, car il y a plein de choses intéressantes dans ce film choc et coup de poing. De nombreuses trouvailles visuelles et intentions de mise en scène, plein de personnages et de situations ahurissantes, de références culturelles, sociales et cinématographiques, comme le mélange indigeste d’un bouillon de culture aux ingrédients multiples et aléatoires.
Remarquons que la nourriture (à sa manière) est au centre des films programmés ce soir (l’usine à burgers et la chair humaine), films très portés sur la bouffe, comme la majorité de l’œuvre de Tsui Hark (on l’a vu dans Iron Monkey et ses fameuses scènes de repas –la préparation des 2 maitres du Nord et du Sud et celle de la marmite, mais aussi dans Le Festin Chinois et dans toute la série des Once Upon a Time in China et ses nombreux plans de nourriture, de gens affamés ou qui mangent, c’est un moment important et vital qui renvoie à notre animalité. Une soirée chez Jacki de films d’exploitation ovniesques qui font bien mal à la tête (film d’exploitation cependant à dimension auteurisante pour Hark, qui développe dans ce second film beaucoup de thèmes personnels et un traitement unique, pour sortir le public de HK de sa léthargie et de son train-train cinématographique habituel).
Des films si peu connus qu’il est bon de revoir Chez Jacki, pour faire partager une autre vision du cinéma, loin des chemins balisés de la cinéphilie.
http://asia.cinemaland.net/html/movies/we_re_going_to_eat_you.htm
http://www.cahiersducinema.com/article525.html
http://zombiburgerland.over-blog.com/article-6488020.html
http://www.ed-wood.net/tsui_hark.htm
http://www.hkmania.com/Tsuihark.html
http://www.cineclubdecaen.com/realisat/tsui/tsui.htm
http://www.dvdcritiques.com/critiques/dvd_visu.aspx?dvd=2035
http://www.also-known-as.net/critique-97-we_are_going_to_eat.html
http://www.psychovision.net/films/critiques/fiche/387-histoires-de-cannibales
http://www.lefantastique.net/cinema/dossiers/tsuihark/tsuihark.htm#
http://www.hkmania.com/Polar/films/weregoingtoeatyou.swf
http://cine-hk.chez-alice.fr/Hkcine/SITE/Realisateurs/tsuihark-phil.htm
Eddie, le 26 octobre 2009.
Le Gaucher (The Left Handed Gun) de Arthur Penn (USA/1958/102’’/35mm/N&B/vostfr).
En allant ce samedi au cinema Action Christine, je constate qu’il y a beaucoup de monde venu voir En 4e Vitesse (on est le week end, et puis Aldrich est tendance en ce moment, avec la rétrospective qui lui est consacrée). Dans le cadre d’un cycle de films de la Warner Bros, je vais moi-même voir Le Gaucher, premier film cinéma d’Arthur Penn, un western fin de période classique, dans la salle 2 (environ 26 personnes présentes). Je constate que le cinéma est nettement plus fréquenté en fin de semaine, avec pas mal de spectateurs du troisième âge, quelques enfants et des couples. Le(s) cinéma(s) Action a (ont) une bonne fréquentation et propose(nt) des tarifs intéressants et une programmation variée. Notons que le personnel (caissière, ouvreuse) semble être payé au pourboire.
Le film commence direct dès l’extinction des lumières, la copie est un peu crade, mais c’est parti pour 1h40 de western à l’ancienne.
Synopsis:
1877. Un riche éleveur adopte le jeune orphelin, William Bonney, surnommé Billy (Paul Newman). Lors d'une embuscade, le fermier est assassiné par quatre hommes. Billy jure de venger son père adoptif et abat deux des hommes. Son ami Pat Garrett (John Dehner) tente de le dissuader de continuer sa vengeance. Mais Billy veut retrouver les deux autres meurtriers...
Une classique histoire de vengeance au pays des cow-boys, le far-west où tout est encore à construire, et surtout la justice et la loi, à une époque où justement les mythes se créent, mythes qui influenceront plus tard un large pan du cinéma américain, à travers le genre bien balisé du western. Mais ici le propos d’Arthur Penn est autre. Il s’agit de revisiter ces mythes pour les déconstruire et y lire autre chose que les habituels clichés du genre. Son héros tout d’abord, au-delà de l’image qu’on s’en fait (le fameux Billy the Kid), est avant tout un adolescent en détresse, naïf, paumé, à fleur de peau, magnifiquement incarné par un Paul Newman torturé et révolté par les vices et les compromis des adultes. Héros tragique à la violence nerveuse et débordante, qui n’hésite pas à tuer pour se venger et tenter d’exorciser sa douleur, comme une crise d’adolescence existentielle. S’il est gaucher, fait inventé et sans rapport avec la réalité, c’est pour marquer sa différence, et non pour apporter un nouvel éclairage à la personnalité d’un héros légendaire du far-west. De plus, à une époque où la couleur (Technicolor) est reine, le cinéaste choisit un noir et blanc classique et intimiste, magnifiquement photographié par J. Peverell Marley. Hélas, la copie n’était pas de très bonne qualité, et deux petites coupes, une première, bizarre, où il semblait manquer un morceau, et une seconde pendant un autre dialogue, qui laissent des trous et une légère frustration (petit sentiment de manque). Mais la vision de ce film reste essentielle, pour un point de vue alternatif d’une légende usée, et la déconstruction d’un pan de la mythologie américaine, dans une histoire tragique de vengeance et de perdition d’un adolescent paumé qui n’a rien demandé à personne, mais pour qui faire régner la justice avant tout est nécessaire (« Where is the Law ? » nous demande Billy), véritable héros tragique en révolte contre la société et son injustice, mort par sa naïveté et sa confiance en cette justice illusoire (Pat Garrett lui tire dessus alors qu’il tend brusquement une main vide et sans arme, après avoir dégainé son flingue tout au long du film pour plomber les méchants). Le Gaucher est un western révolutionnaire dans la forme et le traitement des thématiques du genre, proche des acteurs et leurs émotions (magnifiques gros plans sur le visage torturé de Paul Newman), un classique du cinéma Us, qu’il est toujours bon d’avoir vu. D’ailleurs, j’aimerai voir aussi Little Big Man (1970) du même réalisateur.
A suivre.
http://french.imdb.com/title/tt0051849/combined%20
http://www.critikat.com/Le-Gaucher.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Gaucher
http://dvdtoile.com/Film.php?id=7798
http://www.dvdrama.com/rw_fiche-7324-.php
http://www.cineclubdecaen.com/realisat/penn/gaucher.htm
http://www.larousse.fr/encyclopedie/film/Gaucher/4666
http://analysefilmique.free.fr/analyse/g/gaucher.php
http://www.theatre-du-cloitre.fr/spip.php?article231
Eddie, le 5 sept. 2009.
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