mardi 15 décembre 2009
Coraline de Henry Selick (USA/2009/96’’/Red/1 :85/Animation/Couleur/D-Cinema (3D)/vostfr).
Après Lascars, j’enchaine avec Coraline au MK2 Quai de Loire (j’ai juste à traverser le canal), pour une soirée film d’animation (aux procédés cependant bien différents) à 22h10.
Cette séance est heureusement en version originale, mais en plus, j’apprends en prenant mon billet que le film sera projeté en 3D (avec un supplément de 2 euros pour les lunettes). Je voulais le voir comme ça, et c’est la seconde fois que j’ai l’occasion d’admirer un film en 3D. L’Etrange Noël de Mr Jack dans cette configuration m’avait un peu déçu, mais comme il n’a pas été fait pour les techniques 3D, et que celui-ci est tout récent, je pense qu’il sera mieux adapté à la 3D. Et effectivement, dès les premières images du générique génial (une poupée que l’on défait et que l’on recoud pour en faire une effigie de Coraline, et l’on voit l’aiguille en 3D s’enfoncer dans le trou d’un bouton en gros plan), on sent que ce film est mieux pensé pour la 3D. J’ai pris heureusement ma place bien en avance, et je peux rentrer parmi les premiers spectateurs, et me placer de manière optimale (bien au centre de la salle, ni trop près, ni trop loin) après avoir récupéré les lunettes 3D (du nom de « Volt ») à l’entrée. La salle 3 du MK2 Quai de Loire est quasi remplie quand le film débute, et en attendant qu’il commence, même rituel que d’habitude : les gens se prennent en photo pour immortaliser leurs tronches singulières et tellement marrantes avec les lunettes.
Résumé :
Coraline Jones est une petite fille intrépide et à la curiosité sans limite qui vient tout juste d'emménager avec ses parents dans une grande mais triste maison. Elle y fait la rencontre de nouveaux voisins décalés, d'un étrange garçon ainsi que d'un mystérieux chat noir.
Jouant les exploratrices, elle découvre l'existence d'une porte conduisant à un monde parallèle représentant sa nouvelle vie mais dans une version cependant nettement plus belle et divertissante où elle y trouve des doublures de ses propre parents et voisins ayant pour yeux de gros boutons noirs. Là-bas, ses "Autres Parents" sont disponibles à plein temps, ses "Autres Voisins" font toujours la fête, la nourriture y est tout le temps délicieuse et les loisirs y sont infinis.
Cependant, elle ignore que toutes ces merveilles vont rapidement prendre une tournure assez inattendue...
Le réalisateur de ce film est le même que pour L’Etrange Noël, Henry Selick, et l’univers des deux films est très proche, même si Coraline est moins sombre et baroque, moins burtonnien en somme que leur conte de noël décalé et gothique.
Cependant, ce film reste bien noir et ne semble pas être un dessin animé destiné aux enfants. La thématique et le sujet sont très clairs : c’est la dualité entre un monde réel morne, inintéressant et un peu triste, où personne n’écoute Coraline et un faux monde où tout est beau et parfait et où ses désirs deviennent réalité, mais en échange d’un bien précieux : les yeux qui deviendront des boutons. Un monde imaginaire qui s’immisce dans sa réalité ennuyeuse, où elle deviendrait une poupée pour être heureuse. Coraline (et par extension les enfants) doit choisir entre ces deux mondes, et devra se contenter de la réalité, qu’elle fuyait au début, moins colorée et enchanteresse. Le monde imaginaire n’est pas un bien ni un refuge, comme le suggère Selick, et cache souvent des choses pires encore : une sorcière-araignée qui se nourrit de l’imaginaire des enfants et leur prend leurs yeux, et ces fantômes d’enfants qui ont perdu leurs yeux pour des boutons et le monde trompeur des rêves. Les couleurs, les univers oniriques et biscornus, les personnages décalés et hauts en couleurs (le petit garçon bizarre qui travaille sur des cadavres, le gros bonhomme russe, maitre de cirque et d’une troupe de souris, les deux vieilles, anciennes stars du music-hall, le chat noir et pelé, seul capable de faire le lien entre les deux mondes et qui connait les enjeux de ceux-ci), chaque image de ce film est un spectacle visuel enchanteur qui ravira les grands et fera bien peur aux petits (c’est aussi un bon film pour les enfants, qui change des contes niais et chargés de symboles inconscients et dangereux à la Walt Disney. Au moins, ici le message est clair : « Ne fuyez pas à la réalité à n’importe quel prix, même si le monde de l’imagination a une forte attraction, il cache souvent bien pire »). Un beau conte pour grands enfants dérangeant, leçon de vie cruelle sur le pouvoir des rêves et leur danger. En tout cas, c’était sympa à voir, mais alors qu’est-ce que ça fait mal aux yeux leur 3D. Je ne m’en étais pas rendu compte la première fois (voir L’Etrange Noel de Mr Jack projeté en 3D à L’Ecran), mais là quand je sors, mes yeux (tiens, c’est de circonstance) ont pris trop cher et piquent un peu.
Les remplacer par des boutons ?..
http://www.coraline.com/
http://french.imdb.com/title/tt0327597/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Coraline
http://fr.wikipedia.org/wiki/Coraline_%28film%29
http://www.telerama.fr/cinema/coraline,43952.php
http://www.commeaucinema.com/film/coraline,99322
http://www.toujoursraison.com/2009/06/coraline.html
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=109125.html
Eddie, le 3 juillet 2009.
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