lundi 26 octobre 2009

Compte rendu 19e PCJ. Critters II (Mick Garris/USA/1988) et Histoire de Cannibales (Tsui Hark/HK/1980).



Ce soir, équipe réduite (3 irréductibles : Manu, Jacki et Eddie) pour une programmation très cinéma-bis de haute qualité : Critters 2 de Mick Garris (USA/1988) et Histoire de Cannibales de Tsui Hark (HK/1980).
Depuis le temps qu’il nous bassine avec, Manu nous présente donc avec enthousiasme (malgré sa fatigue) ce film magnifique qu’est Critters 2, ainsi que l’œuvre des frères Chiodo (créateurs des monstres Krittes, techniciens FX talentueux et producteurs sur pas mal de films d’exploitation bien gratinés). On avait vu chez Manu Killers Clowns from Outerspace réalisé par les Chiodo Bros, film très chelou dans lequel la barre du mauvais gout est déjà placée bien haute, où la rigolade passe avant l’horreur.
Ici, on est dans la même veine avec Critters 2 The Main Course, avec une forte dimension plagiste qui fait mal à la tête et au ventre (tellement on se marre). En 1984, Gremlins film de monstres familial, sort en salles, et se fait pomper 2 ans plus tard par le clan Chiodo qui crée les créatures du premier Critters, qui mise sur l’horreur, malgré le peu de crédibilité des monstres. Ils décident donc dans le 2, confié à un nouveau réalisateur, d’appuyer le côté comique et parodique de leur idée. Manu nous parle de la « richesse du style Chiodo », de leur bonne volonté totalement à côté de la plaque, de ce délire du très mal fait, du mauvais gout, de la caricature et la parodie grimaçante.
Résumé :
Deux ans après la venue des Krites à Grovers Bend (village véritablement existant dont les habitants sont chaleureusement remerciés en fin de film, pour leur gracieuse participation), Brad Brown (Scott Grimes, Ritchie comme dit Jacki, héros du volet précédent et jeune premier rouquin à boucle d’oreille, sorte de Goonies adolescent, qui joue d’ailleurs dans le prochain Robin des Bois de Ridley Scott avec Russel Crowe) est de retour en ville... et juste à temps ! Des oeufs de Krittes sont confondus avec des œufs de Pâques (Gremlins se passe à Noël) par les habitants. Les créatures poilues et affamées envahissent à nouveau les rues, et les habitants terrorisés tentent d’organiser la résistance en les appâtant dans l’usine à burgers du coin.

Waouh. Attention vla le scénario. On est balancé direct dans un générique criard, titre bleu électrique sur fond noir, musique bien 80ies (je remarque le nom du chef op, Russell Carpenter, sorte de fusion improbable). Et c’est parti pour une heure et demi de bêtise américaine. Tout dans ce film relève d’un mauvais goût certain, les décors affreux (le début dans la grotte de l’espace, la maison de la mamie qui fait penser aux Clowns Tueurs), les « bounty hunters » de l’espace et leurs fusils érectiles (le Mick Jagger bizarre aux yeux bleus et à la coupe façon Gipsy King et son pote sans visage « qui n’a pas encore trouvé son ego » et se transforme en méga bonasse à la vision d’un playboy-excuse pour montrer du nichon- ou tout autre visage qui le marque, tel le geek binoclard ou l’affiche de Freddy qui semble effrayant-petit clin d’œil aux Griffes de la Nuit) affublés de l’inutile Charlie (sacré Charlie avec ses chicots écartés et ses cheveux en bataille et ses élans métaphysiques, personnage récurrent de la série Critters idiot du village du 1, mais totalement inutile, baltringue, idiot, qui sert juste à la fin, pour une chute comique et totalement surréaliste), les scènes de dialogue inutiles, les faux raccords costumes et les trucages bidons (le vaisseau spatial, les étincelles qui sortent des fusils, le plan subjectif-génial !-des Kritters en boule géante qui roulent effet « parc d’attraction »), tous les personnages secondaires un peu tarés ou bien identifiables (les rednecks ou farmers en salopette, chemise à carreaux et casquette, la mamie sympa, le gros shérif « Boris Carradine », cousin de feu David/Bill, qui reprend du service et est vraiment énorme avec ses deux flingues, le chauffeur de bus vide/taxi noir qui sert à rien, les deux crapules à deux balles qui prennent les œufs au début, les vieux qui les peignent et les gamins qui vont les ramasser), et plein de trucs bien pensés ( le plan de la pâté pour chien) et de grosses références et clins d’œil, surtout à la grande culture américaine (Playboy « This is American culture », la géniale usine de burgers qui donne pas envie de savoir comment ils sont fabriqués et qui les mangent, le délire de surconsommation de malbouffe avec le piège tendu aux Krittes et tous ces plans de burgers, de ketchup, de cheese ouvert, de dynamite plantée dans la viande et le tas de bouffe, « Burger pas d’os » dit le chef des Krittes pour les rameuter, et l’orgie de burgers finale absolument dégueulasse), et bien sûr les nombreux FX gores et hémoglobineux qui ponctuent le métrage et en constituent le véritable intérêt (le Krittes qui gonfle en croquant le pneu de voiture, le bout de pied croqué, le Krittes sans poils cramé dans la friteuse, la boule géante de monstres qui roule sur un type qui devient un squelette sanguinolent, la manière de dévorer de ces faux gremlins et les piques qu’ils envoient, etc). Pfiou…


Et une mention spéciale sur la fin. Charlie qui semble enfin servir à quelquechose, vient s’éclater avec son vaisseau sur le tas de monstres pour les tuer tous d’un coup. Il meurt sacrifié pour la bonne cause, à la grande tristesse de son ami Brad (qui joue d’ailleurs trop bien la tristesse) et d’Ug le Gipsy King de l’espace qui a perdu son visage (par négaton de son ego) suite à la mort de l’autre chasseur de prime. Ug, choqué, se transforme donc en Charlie beau gosse et sérieux (truc trop bizarre) qui donne une ambiance bizarre à la scène. Mais lorsque Charlie (qui finalement n’est pas mort, il avait juste un problème de parachute) revient vers eux à leur grande surprise, le style et la magie des Chiodo est à son apogée. On a donc 2 Charlie pour le prix d’un, dans une scène hallucinogène où les deux se font face. Un magnifique plan truqué (sans doublure) nous les montre se tournant autour, suivi d’un subtil jeu de montage (même dans le plan large vu de haut, impossible à truquer vu le mouvement du cadre, on en voit un des 2 qui se cache le visage genre le soleil tape) de champ-contrechamp avec Charlie et sa grosse tronche de débile en double.


Voici donc un bon nanar qui envoie du lourd et de nombreuses références cinématographiques (Gremlins évidemment, Freddy, Retour vers le Futur, Star Wars –la musique et la tronche de Yoda parmi les trophées des chasseurs de prime-, et j’en passe, c’est un véritable pillage). Un film débile (merci les frères Chiodo) qui vole au ras des pâquerettes, à mi-chemin entre Gremlins, Alien et Bugs Bunny ou Roger Rabbit (le fabuleux travail de bruitage et d’habillement sonore), mélange entre horreur et cartoon, avec des bestioles bien moches. Ahah merci Manu.
http://www.chiodobros.com/
http://french.imdb.com/title/tt0094919/combined
http://en.wikipedia.org/wiki/Critters_2
http://fr.wikipedia.org/wiki/Critters_2
http://www.devildead.com/indexfilm.php3?FilmID=998
http://www.horreur.com/critique-1270-critters%202.html
http://www.newline.com/properties/critters2.html
http://cinemadolivier.canalblog.com/archives/2009/10/12/14958488.html


La soirée commence dur, mais on y trouve de bonnes idées pour le Garage Club (en particulier certains décors et costumes. Critters II pourrait être une source d’inspiration improbable mais certaine), et en plus, c’est pas fini.
Direction Hong Kong maintenant, avec l’hystérique et le provocateur Tsui Hark, porte étendard de la Nouvelle Vague hongkongaise, et son second film Histoire de Cannibales (1980).
Suite à l’échec commercial de son premier film, Butterfly Murders, Hark décide de balancer un film encore plus dur au visage du spectateur hongkongais qu’il juge léthargique, à la manière d’une grenade lacrymogène ou d’une grosse boule puante. Histoire de Cannibales est une critique sociale, un film provocateur qui mélange à outrance les genres jusqu’à les piétiner. Après Butterfly Murders, son 1er film qui mélange de nombreuses influences mais se concentre sur une revisite du genre du wu xia pian (film de sabre chinois), ici c’est le genre kung fu et ses chorégraphies martiales qui sont réactualisés de manière iconoclaste et dévastatrice.
Ce film est censé être un reflet acide et critique de la société hongkongaise, et le cinéaste met Hong Kong face à ses démons (la rétrocession à la Chine n’est plus loin, et le gouvernement britannique laisse déjà leur future ex-colonie à l’abandon, livrée au capitalisme sauvage et aux inégalités sociales) tout en annonçant la violence de son film suivant, L’Enfer des Armes. Et on peut dire qu’il le fait avec subtilité et bon goût, le bon goût de Hong Kong.


Résumé :
L’agent secret 999 (Norman Chu) traque depuis des années le bandit Rolex (Melvin Wong). Accompagné d’un voleur aussi opportuniste que doué pour la survie (Hon Gwok Choi), 999 arrive dans un village très étrange dirigé d’une main ferme par le chef de la police (Eddie Ko) qui assure l’ordre et le partage de la nourriture entre les villageois, qui s’avère être cannibales. Rolex s’est amendé et est devenu policier, mais l’anthropophagie de ses congénères lui est insupportable et il décide de tout révéler à 999, qui avec l’aide du voleur malin et d’une jeune fille et son frère (acteur qu’on retrouvera dans L’Enfer des Armes), parviendront à échapper aux habitants hystériques.
Scénario inspiré du "Journal d’un Fou", courte nouvelle de Luxun du début du siècle, dont Tsui Hark occulte la dimension philosophique, ce film est un joyeux mélange bordélique de genres (gore/horreur, comédie cantonaise, kung fu pian, enquête policière, poursuites sur musique psychédélique, opéra chinois, bande dessiné, western-pour le délire héros solitaire dans un petit village paumé, duels et combats dans ruelles-et de nombreuses influences cinématographiques-du Lethearface de Massacre à la Tronçonneuse pour les masques des bouchers, aux premières pitreries bondissantes de Jackie Chan, en passant par le giallo italien pour les phases gores).
Comment dire ? Pour vous donner un aperçu du chaos ambiant que Hark met en scène, voici en vrac quelques exemples de la créativité débridée du cinéaste :
Après un titre « We’re going to Eat You » sur une image rougie par un filtre (et la mention « Cette histoire est fictive, toute ressemblance serait fortuite »), on passe direct à un type en train de pisser et l’autre qui le traite de petite vessie. Ils ne vont pas tarder à se faire attraper (dans une 1e scène d’arts martiaux merveilleusement et bordéliquement réglée par Corey Yuen Kwai) pour passer à l’abattoir du village paumé du coin pour une bonne séquence gore de boucherie délirante et bien crade au montage brusque et cartoonesque. Quand ils ont terminé leur besogne, ils lancent un signal qui rameute tous les villageois (aux tronches de dégénérés pas possible) qui visiblement ont trop la dalle et viennent s’agglutiner comme des crevards autour du chariot de viande. Le décor est planté.


Arrivent alors un flic intègre (qui est en fait le voleur recherché, Rolex-pur nom pour un voleur) qui n’en peut plus de ce bordel et envoie son pote à la ville chercher des secours (qui ne tarde pas à se faire choper et à rejoindre le menu des cannibales sous les yeux de son ami), et un super agent secret, Norman Chu en beau gosse à l’aise qui fume des clopes comme des pétards, pudique dans son bain et qui met quand même du temps à capter la situation. Il est affublé d’un voleur malicieux, extrêmement doué pour sa propre survie, et qui n’hésite pas à tirer profit de la moindre faille. En face, on a Eddie Ko génial en méchant décadent, totalitaire et complètement taré, qui pleure en lisant Œdipe Roi, et son équipe de « policiers » abrutis et crapuleux, soi-disant garants de l’ordre du village (géniale scène de rencontre entre 999 et les flics qui l’attaquent à plusieurs direct sans comprendre ce qu’il veut) et de la répartition de la bouffe (sur 39 parts, la police en prend 30). Et on est parti pour des dizaines de rebondissements impromptus à 200 à l’heure, des idées qui nous font partir dans tous les sens, dans un mélange de genre très bizarre qui passe de la comédie grasse et bien lourde (fabuleuses scènes avec le travesti géant et dégueulasse qui veut pécho tous les jeunes hommes qui passent, celle du cache-cache avec l’aveugle qui va pisser sur le voleur devenu chauve sur une musique de théâtre chinois et les nombreux cache-cache avec les bouchers), à des excès de violence sanguinolents ponctués de phases d’arts martiaux dignes des meilleurs kung fu pian, des dialogues inutiles et insensés, un surjeu d’acteurs tout au long (couinements et cris inhumains des méchants), et plein de délires visuels sur un fond musical psychédélique, grinçant et hallucinogène de Frankie Chan.
Et pour ce qui est du bon gout, de la finesse et du gore à outrance, Histoire de Cannibales n’est pas en reste, bourré de trouvailles visuelles dans un chaudron culturel bouillonnant: le gros flic qui met un bout de viande dans sa poche pendant une baston (c’est un morceau arraché d’un collègue), 999 qui enlève la peau du tatouage de Rolex mort avec son couteau comme preuve, les flics qui croient que le chef fait l’amour pendant une scène de bagarre assez violente et bruyante (et qui finit à coups de têtes de taureaux empaillés), la scène de repas dans une gargote au milieu de nulle part avec un ongle dans la soupe qui fait vomir notre héros ce qui permet une attaque soudaine et fourbe qui s’enchaine sans transition, le couteau planté dans la nuque du gros travesti (« Lâche moi grosse pute ! ») et son expulsion de l’autre côté du crâne par un coup de bâton bien placé (dans un sublime ralenti), l’explosion hystérique de pétards et la scène délirante des patins à roulettes totalement anachroniques, le rideau de théâtre chinois qui tombe sur les méchants et la tête du chef qui dépasse dans une mer mouvante de tissu bleu, le combat final parodique typique des films de kung fu sur fond musical entre foire et parade militaire, puis thriller à l’américaine avec Eddie Ko maniant la hallebarde qu’il s’enfonce dans la tête à cause d’une chute idiote (en glissant sur un patin à roulettes) et se fait ensuite bouffer sans scrupules par les villageois, les « gentils » qui pour s’en sortir découpent le gros travesti en morceaux pendant que le voleur en vomit, le combat avec farine dans les yeux et bâton et bouclier à clous qui finissent bêtement planté dans le pauvre méchant, 999 qui balance une urne funéraire dans la tronche d’Eddie Ko qui finit le visage cendré assis sur un fauteuil à la manière de Lincoln (cité dans le film), et aussi une belle offense à la religion. « Ces épitaphes sont sacrés » dit le prêtre taoïste à la lèvre inférieure et au menton complètement déformé, pendant une baston épique où personne ne l’écoute, et où tout le monde casse tout et n’importe quoi, en particulier un autel funéraire, ou encore les oraisons funèbres censées accompagner les morts qui se sont fait bouffer (critique acerbe des croyances et rites traditionnels devenus obsolète dans une société moderne et individualiste), Tsui Hark n’a aucun respect pour la religion et ses rituels.


Et même le fameux docteur Wong Fei Hung (personnage populaire et quasi intouchable) est foulé au pied dans ce film, lorsque sa plaque funèbre tombe dans les mains d’un type à la dentition proéminente (un de ses fameux assistants, Ah Sou) qui pleure presque en voyant le nom de son maitre, et la suite de la scène délirante et chaotique en rollers sur la musique légendaire et archi connue du bon docteur Wong.
Tsui Hark ne respecte rien, ou en tout cas se moque de tout, même des choses « sacrées » pour le spectateur hongkongais. On comprend que ce film virulent fut très mal reçu et disparu très vite des salles.
La fin est aussi d’ailleurs à noter. Alors que le héros s’enfuient et emmènent la lascive Michelle Yim, qui n’a servi à rien pendant tout le métrage et qui est aussi tarée que les autres (« Je veux plus de cœur »), trouve enfin son utilité dans la dernière bagarre, en tenant la branche dans laquelle le méchant vient se planter plusieurs fois le visage, et en se faisant éclabousser de sang. Pendant que nos héros reviennent sur le radeau (un d’eux était tombé à l’eau, suivi d’un autre ne sachant pas plus nager), elle a eu le temps de s’occuper du cadavre du méchant et d’arracher son cœur (elle en voulait), qu’elle présente face caméra en nous regardant. Comme si Tsui Hark, après nous avoir retourné l’estomac pendant 1h20, voulait nous offrir son cœur. Ce plan final (qui finit comme a commencé le film, en fondu au rouge) a profondément choqué le public de Hong Kong, le film a immédiatement été censuré et est passé aux oubliettes, pour ne réapparaitre que 10/15 ans plus tard, par le biais de l’édition vidéo. Et c’est dommage, car il y a plein de choses intéressantes dans ce film choc et coup de poing. De nombreuses trouvailles visuelles et intentions de mise en scène, plein de personnages et de situations ahurissantes, de références culturelles, sociales et cinématographiques, comme le mélange indigeste d’un bouillon de culture aux ingrédients multiples et aléatoires.


Remarquons que la nourriture (à sa manière) est au centre des films programmés ce soir (l’usine à burgers et la chair humaine), films très portés sur la bouffe, comme la majorité de l’œuvre de Tsui Hark (on l’a vu dans Iron Monkey et ses fameuses scènes de repas –la préparation des 2 maitres du Nord et du Sud et celle de la marmite, mais aussi dans Le Festin Chinois et dans toute la série des Once Upon a Time in China et ses nombreux plans de nourriture, de gens affamés ou qui mangent, c’est un moment important et vital qui renvoie à notre animalité. Une soirée chez Jacki de films d’exploitation ovniesques qui font bien mal à la tête (film d’exploitation cependant à dimension auteurisante pour Hark, qui développe dans ce second film beaucoup de thèmes personnels et un traitement unique, pour sortir le public de HK de sa léthargie et de son train-train cinématographique habituel).
Des films si peu connus qu’il est bon de revoir Chez Jacki, pour faire partager une autre vision du cinéma, loin des chemins balisés de la cinéphilie.


http://asia.cinemaland.net/html/movies/we_re_going_to_eat_you.htm
http://www.cahiersducinema.com/article525.html
http://zombiburgerland.over-blog.com/article-6488020.html
http://www.ed-wood.net/tsui_hark.htm
http://www.hkmania.com/Tsuihark.html
http://www.cineclubdecaen.com/realisat/tsui/tsui.htm
http://www.dvdcritiques.com/critiques/dvd_visu.aspx?dvd=2035
http://www.also-known-as.net/critique-97-we_are_going_to_eat.html
http://www.psychovision.net/films/critiques/fiche/387-histoires-de-cannibales
http://www.lefantastique.net/cinema/dossiers/tsuihark/tsuihark.htm#
http://www.hkmania.com/Polar/films/weregoingtoeatyou.swf
http://cine-hk.chez-alice.fr/Hkcine/SITE/Realisateurs/tsuihark-phil.htm

Eddie, le 26 octobre 2009.

Le Gaucher (The Left Handed Gun) de Arthur Penn (USA/1958/102’’/35mm/N&B/vostfr).




En allant ce samedi au cinema Action Christine, je constate qu’il y a beaucoup de monde venu voir En 4e Vitesse (on est le week end, et puis Aldrich est tendance en ce moment, avec la rétrospective qui lui est consacrée). Dans le cadre d’un cycle de films de la Warner Bros, je vais moi-même voir Le Gaucher, premier film cinéma d’Arthur Penn, un western fin de période classique, dans la salle 2 (environ 26 personnes présentes). Je constate que le cinéma est nettement plus fréquenté en fin de semaine, avec pas mal de spectateurs du troisième âge, quelques enfants et des couples. Le(s) cinéma(s) Action a (ont) une bonne fréquentation et propose(nt) des tarifs intéressants et une programmation variée. Notons que le personnel (caissière, ouvreuse) semble être payé au pourboire.
Le film commence direct dès l’extinction des lumières, la copie est un peu crade, mais c’est parti pour 1h40 de western à l’ancienne.
Synopsis:
1877. Un riche éleveur adopte le jeune orphelin, William Bonney, surnommé Billy (Paul Newman). Lors d'une embuscade, le fermier est assassiné par quatre hommes. Billy jure de venger son père adoptif et abat deux des hommes. Son ami Pat Garrett (John Dehner) tente de le dissuader de continuer sa vengeance. Mais Billy veut retrouver les deux autres meurtriers...

Une classique histoire de vengeance au pays des cow-boys, le far-west où tout est encore à construire, et surtout la justice et la loi, à une époque où justement les mythes se créent, mythes qui influenceront plus tard un large pan du cinéma américain, à travers le genre bien balisé du western. Mais ici le propos d’Arthur Penn est autre. Il s’agit de revisiter ces mythes pour les déconstruire et y lire autre chose que les habituels clichés du genre. Son héros tout d’abord, au-delà de l’image qu’on s’en fait (le fameux Billy the Kid), est avant tout un adolescent en détresse, naïf, paumé, à fleur de peau, magnifiquement incarné par un Paul Newman torturé et révolté par les vices et les compromis des adultes. Héros tragique à la violence nerveuse et débordante, qui n’hésite pas à tuer pour se venger et tenter d’exorciser sa douleur, comme une crise d’adolescence existentielle. S’il est gaucher, fait inventé et sans rapport avec la réalité, c’est pour marquer sa différence, et non pour apporter un nouvel éclairage à la personnalité d’un héros légendaire du far-west. De plus, à une époque où la couleur (Technicolor) est reine, le cinéaste choisit un noir et blanc classique et intimiste, magnifiquement photographié par J. Peverell Marley. Hélas, la copie n’était pas de très bonne qualité, et deux petites coupes, une première, bizarre, où il semblait manquer un morceau, et une seconde pendant un autre dialogue, qui laissent des trous et une légère frustration (petit sentiment de manque). Mais la vision de ce film reste essentielle, pour un point de vue alternatif d’une légende usée, et la déconstruction d’un pan de la mythologie américaine, dans une histoire tragique de vengeance et de perdition d’un adolescent paumé qui n’a rien demandé à personne, mais pour qui faire régner la justice avant tout est nécessaire (« Where is the Law ? » nous demande Billy), véritable héros tragique en révolte contre la société et son injustice, mort par sa naïveté et sa confiance en cette justice illusoire (Pat Garrett lui tire dessus alors qu’il tend brusquement une main vide et sans arme, après avoir dégainé son flingue tout au long du film pour plomber les méchants). Le Gaucher est un western révolutionnaire dans la forme et le traitement des thématiques du genre, proche des acteurs et leurs émotions (magnifiques gros plans sur le visage torturé de Paul Newman), un classique du cinéma Us, qu’il est toujours bon d’avoir vu. D’ailleurs, j’aimerai voir aussi Little Big Man (1970) du même réalisateur.
A suivre.


http://french.imdb.com/title/tt0051849/combined%20
http://www.critikat.com/Le-Gaucher.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Gaucher
http://dvdtoile.com/Film.php?id=7798
http://www.dvdrama.com/rw_fiche-7324-.php
http://www.cineclubdecaen.com/realisat/penn/gaucher.htm
http://www.larousse.fr/encyclopedie/film/Gaucher/4666
http://analysefilmique.free.fr/analyse/g/gaucher.php
http://www.theatre-du-cloitre.fr/spip.php?article231
Eddie, le 5 sept. 2009.

mardi 13 octobre 2009

Les Poupées du Diable (The Devil’s Dolls) de Tod Browning (USA/1936/78’’/35mm/N&B/vostfr)


Cet après-midi, je vais voir un film de Tod Browning (célèbre pour ses Freaks, film culte sorti 4 ans plus tôt), Les Poupées du Diable, « un conte horrifique de l’âge d’or du cinéma américain » »où prolifèrent des lilliputiens criminels sous hypnose », en salle 2 de l’Action Ecoles devant seulement 8 personnes. Encore une fois dans ce film (son avant dernier), Browning développe le thème des monstres humains, ou plutôt d’humains monstrueux.
Résumé :
Le banquier Paul Lavond (Lionel Barrymore), victime d’une machination de ses associés qui l’ont envoyé au bagne, parvient à s’enfuir avec Marcel, un chimiste, et tous deux se réfugient chez Malita, la femme de ce dernier. Le savant et sa femme ont mis au point un procédé qui permet de réduire des animaux à la taille d’une poupée, et dont on prend le contrôle en se concentrant sur eux. Marcel applique cette découverte sur sa servante, mais meurt prématurément. Lavond voit dans cette découverte le moyen de se venger, et à l’aide de Malita et d’un déguisement de vieille femme vendeuse de jouets, monte à Paris retrouver ses ennemis, mais aussi sa mère et sa jeune fille amoureuse d’un chauffeur de taxi.
Atmosphère étrange, début brumeux et oppressant, histoire de vengeance calculée, visages grimaçants (le savant fou, sa femme au genre « Cruella d’enfer » avec sa mèche blanche et ses yeux écarquillés, et bien sûr Lavond grimé en gentille mamie grimaçante et à la voix fluette, à la manière d’une Mme Doubtfire trash), dualité de l’identité et mensonges, les « Monsieur » et « Madame » (en français dans le texte) et les transformations humaines (« la perfection ne peut être mauvaise »), tout dans ce film lui donne une ambiance bizarre et décalée. Et pour un film des années 30, il fait preuve d’une modernité étonnante, que ce soit dans les thématiques ou même dans la forme. Les scènes avec des poupées miniatures sont le jeu de surimpressions (quand un humain taille réelle est aussi présent à l’écran, ce sont des superpositions de plans d’échelles différentes) et de changements d’échelles de décors (des acteurs/poupées taille réelle évoluent dans des décors surdimensionnés et immenses, construit pour l’occasion en géant). On sent les grosses ficelles, mais pour l’époque, les SFX sont marrants, c’est assez impressionnant et relativement bien effectué. Mais ce film fantastique des 30ies reste ancré dans sa culture américaine, et soumis à ses spécificités culturelles. Une belle fin qui finit bien, les images veloutées qui rendent les filles gentilles super jolies (petit contre dans les cheveux, peau parfaitement exposée et point de lumière dans les yeux), une histoire d’amour à l’eau de rose, les manières des comédiens et les scènes de suspens, sont caractéristiques du cinéma hollywoodien (film produit par la MGM) et en font un film moins critique que Freaks. Le noir et blanc est magnifique (photographie de Leonard Smith), le sujet qui traite d’expériences mystico-scientifiques comme le fait de rétrécir les humains ou le contrôle mental ou encore la thématique de la monstruosité chère au réalisateur, les jeux de mots et d’esprit comme le nom d’un des méchants banquiers, Mr Radin, les trucages visuels sur les tailles et les dimensions (décors gigantesques), et surtout les gueules grimaçantes des personnages (en particulier le héros qui a quand même une sale tronche, même postiché en vieille dame innocente), font cependant de ce film un bel objet de cinéma, plaisant à voir. Tod Browning est un cinéaste intéressant mais si peu connu, dont l’œuvre mérite qu’on s’y attarde. Il nous pose encore une fois dans The Devil’s Dolls la question de la monstruosité. Le monstre chez Browning n’est pas celui qui en a l’apparence, le monstre est purement humain et se définit par ses actes. Ceux dont l’apparence est anormale ou bizarre (ici les poupées miniatures) sont aussi souvent le fruit d’expériences diaboliques et monstrueuses. Que dire de plus à part allez le voir dans une réédition exclusive distribuée par Carlotta Films.


A bientôt, amis cinéphiles.
http://french.imdb.com/title/tt0027521/combined
http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Poup%C3%A9es_du_diable
http://shangols.canalblog.com/archives/2009/08/09/14691579.html
http://www.dvdrama.com/news-28061-les-poupees-du-diable-tod-browning-.php
http://www.lesinrocks.com/cine/cinema-article/article/les-poupees-du-diable-1/
http://site.voila.fr/todbrowning/thedevildoll.htm
http://www.1kult.com/2009/07/08/les-poupees-du-diable-tod-browning/
http://www.wowmagazine.fr/2009/08/17/les-poupees-du-diable/
http://www.cinemaniac.fr/news/the-devil-doll-les-poupees-du-diable-monstreusement-humains
http://www.cinemotions.com/modules/Films/fiche/19211/Les-Poupees-du-diable.html

Eddie, le 10 sept. 2009.

Les Beaux Gosses de Riad Sattouf (France/2009/90’’/35mm/1 :85/Couleur/VoFr).



A l’occasion de la Fête du Cinéma du 27 juin au 3 juillet 2009, avec le Pass pour la semaine qui nous fait payer la place à 3 euros pour tous les films, toutes les séances, je décide de m’organiser un minimum afin de voir des films que je ne serais jamais allé voir sans ça. A cause d’un tournage, je m’y prends cependant un peu tard, et ne profite que des trois derniers jours de cette semaine cinéphilique. Notons cependant que 3 euros ça devrait être le prix normal pour une place plein tarif (et non 8 à 10 euros).
Comme c’est à côté, et que ça fait longtemps que je n’y suis pas allé, je vais donc au Pathé Wepler à place de Clichy pour mater Les Beaux Gosses à 22H25, premier film de Riad Sattouf, auteur français de bandes dessinées, en particulier du Manuel des Puceaux et de Pascal Brutal (que je conseille vivement à la lecture pour découvrir son univers et son humour).
Mais j’avais oublié un peu les grosses salles de cinéma, et je suis impressionné et agacé par le nombre incalculable de pubs avant la séance (d’abord une bonne série, puis mélangées aux bandes-annonces, et parfois tellement subtiles qu’on les confond avec celles-ci et qu’on ne sait plus ce qu’on regarde, et ce qu’on est en train de nous vendre-une glace, un parfum ou un film). Vive les multiplexes, véritables temples de la consommation, où l’on entend les gens se marrer et manger des pop-corns, et qui se barrent dès les dernières images du film pour ne pas louper le dernier métro.
Entre ce matraquage en bonne et due forme, j’arrive à retenir quelques bandes-annonces en vrac : Bancs Publics de Bruno Podalydès, Toy Boy, une histoire de gigolo à Hollywood avec Ashton Kutcher, Brüno, dernier film de Sacha Cohen Baron et cousin de Borat, Ong Bak 2, un gros film de bagarre thaïlandais pour une suite qui n’a rien à voir (trop envie de le voir !), Une Semaine sur Deux de et avec un des 3 frères (les Inconnus), Bernard Campan, Black, film d’action français à la gloire du rappeur Mc Jean Gab1, Océans, un beau documentaire sur les mers de la planète et Mission G, un film d’animation avec des hamsters agents secrets comme héros (pfffou. N’importe quoi tous ces films qui sortent).
Plus d’une cinquantaine de spectateurs qui semblent avoir bien apprécié (moi aussi) ce film d’adolescents décalé, simple et sans prétention, rafraichissant par ce temps lourd. Riad Sattouf propose une vision à la fois subtile et juste mais aussi très crue et décalée de la réalité de l’adolescence et ses problématiques, en particulier les rapports sociaux et la sexualité, à travers le regard de 2 loosers, Hervé et , pour qui le sexe est un monde inconnu à découvrir avidement, et les filles et les femmes un mystère total qui rend les rapports avec elles assez compliqués et rigolos, sans compter sa mère (le père n’est pas là, il est « pilote de ligne » ou un truc comme ça), autre personnage féminin important, qui en impose avec humour et aime tellement fort son fils que cela prend une place immense.
Et puis ce jeu d’apparences dans les rapports sociaux dès l’adolescence, et la sélection « naturelle » qui met à l’écart les plus faibles (ou les plus moches. Et nos deux héros le sont particulièrement). Heureusement, malgré la cruauté et la dureté de la jungle collégienne, l’amour est aveugle et sans raisons et il suffit d’un rien pour les intégrer à la fin (une coupe de cheveu plus sympa et un autre style vestimentaire sont de bons débuts). La vie d’un ado et ses questionnements sont un thème qui intéresse le cinéma, mais qui est ici traité sous l’angle décalé du moche et du perdant à qui l’amour semble inaccessible. Riad Sattouf explore littéralement l’âge ingrat (et tout ce qu’il implique), qu’il connait bien et qu’il a déjà balisé et décrit dans ses BD, et nous livre un premier film touchant, drôle et assez juste.
Ça me rappelle mes années au collège et au lycée, les mêmes vannes à la con, les mêmes idiots (jeunes ou adultes), les mêmes soucis avec les cours et les filles (pas autant quand même), les mêmes délires avec les potes. Un film assez plaisant sans artifices à aller mater pour se faire plaisir. Ça vaut en tout cas plus que les vieilles séries d’ado pourries à la télé, c’est plus fin et plus subtil, avec des vrais-faux boutons et des bagues aux dents.

http://lesbeauxgosses.skyrock.com/
http://www.imdb.com/title/tt1314237/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Beaux_Gosses
http://www.matierefocale.com/article-33000219.html
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=136666.html
http://www.dvdrama.com/film-29739-les-beaux-gosses.php
http://www.quinzaine-realisateurs.com/films/14178/Les-beaux-gosses.html#
http://www.hyperbate.com/dernier/?p=6430
http://www.krinein.com/cinema/beaux-gosses-8920.html
http://www.lemonde.fr/festival-de-cannes/video/2009/05/17/les-beaux-gosses-font-le-point-sur-la-vie-des-adolescents_1194343_766360.html
http://www.culturopoing.com/Cinema/Riad+Sattouf+%E2%80%93+Les+Beaux+gosses+-2118
http://www.leparisien.fr/abo-seine-saint-denis/c-est-le-college-des-beaux-gosses-16-06-2009-549115.php
http://www.lemonde.fr/cinema/article/2009/06/09/les-beaux-gosses-poussee-de-seve-et-de-spleen-de-deux-ados-de-province_1204716_3476.html

Eddie, le 1er juillet 2009.

samedi 10 octobre 2009

Compte-rendu 9e séance (05/05/2009)/Breaking News de Johnnie To (HK/2004).


On continue le cycle Johnnie To initié la semaine dernière avec Election et The Longest Nite, tous 2 produits par la société Milkyway Image. Ce soir, présentation de Breaking News (2004) de Johnnie To (7 personnes répondent à l’appel : Jacki, Pierrot, Luce, Mox, Diego, Manu et Eddie).
C’est un réel plaisir de revoir ce film dans les conditions proposées par Jacki. On a pu apprécier ses magnifiques plans méga-esthétiques (les plans bagnoles au grand angle façon clip bling-bling, le jeu de chat et de souris dans les couloirs et cages d’escaliers dans l’immeuble, et surtout ce plan-séquence hallucinant (presque 8 minutes) d’introduction, véritable monument de cinéma, d’un point de vue technique et narratif) sur le beau mur blanc de la chambre de Jacki.
Résumé:
Une bande de braqueurs ouvre le feu sur la police en pleine rue à Hong-Kong. Ridiculisée devant les caméras de la presse, la police décide de répliquer en orchestrant l'arrestation des criminels en direct à la télévision. Toutes les forces disponibles sont envoyées au pied d'un immeuble où ils ont été repérés. La guerre des médias peut commencer.*
Un film qui joue sur l’utilisation des médias, l’embellissement et le contrôle de l’image pour filtrer l’information (accentué par la maîtrise parfaite de la mise en scène), le fait de montrer et d’informer (désinformer ?) pour tenter de légitimer une action, pour une mise en abyme intéressante de son propre rôle de cinéaste et de créateur d’images qui nous impose son point de vue et influence notre vision du monde et de la société. Un cinéaste est engagé, nous apprend l’attachée de presse, pour le montage des images de la police, afin de dynamiser l’ensemble, le rendre attrayant et pour aller dans les perspectives idéologiques d’une police hongkongaise bafouée et mise en échec par une poignée de braqueurs venus de Chine continentale (motif très récurrent dans le polar made in HK. Remarquons aussi qu’entre eux, ils parlent en mandarin, en opposition au cantonais/anglais des policiers de l’ex-colonie). Il s’agit clairement de redorer le blason de la police, de la replacer visuellement dans une position de contrôle total, de sécurité absolue. Cependant Johnnie To nous montre aussi que la réalité n’est pas aussi rose qu’on veut bien le montrer, notamment avec ces split-screens et une judicieuse utilisation du montage entre autre.


Les braqueurs ont beaucoup plus de classe et de charisme que les quelques membres de la police sur lesquels se centre l’histoire : le personnage incarné par un Nick Cheung super nerveux et têtu, dont la seule force est de ne jamais lâcher l’affaire, alors qu’il s’en prend plein la tronche pendant tout le film ; son lieutenant (joué par Hui Siu-Hung, second rôle souvent vu chez Johnnie To) qui a des problèmes intestinaux ; sans parler de l’inspecteur Rebecca, pseudo femme fatale qui gère les commandes de l’opération, et qui perd la face au fur et à mesure mais n’accepte pas ses erreurs, et son assistant/supérieur totalement dominé et dépassé par la situation (+Simon Yam en guest-star et son petit sourire narquois). La police de Hong Kong présentée par To est peu reluisante malgré les apparences et la fin qui leur donne raison. Les méchants du film ont une dimension positive, ils sont intelligents, calmes, déterminés, solidaires, ingénieux, et, fait intéressant, jouent eux aussi à la manipulation des images, avec leurs téléphones portables et à l’aide de la connexion internet du gamin de l’otage (génial Lam Suet).
Johnnie nous montre dans Breaking News une guerre de l’image, perdue d’avance par les méchants qui n’ont aucune légitimité et place dans cet univers lisse et propre. Ils doivent perdre et mourir pour que tout rentre dans l’ordre. Chez Johnnie To, la justice triomphe, même si elle s’en prend plein la gueule, même face à des méchants trop classes et peut-être même un peu sympas (on aurait pu être potes..), je pense à la magnifique scène du repas et de sa préparation qui apporte une vision très intelligente de ces braqueurs/tueurs à gage, des hommes comme tant d’autres qui préparent à manger parce qu’ils ont faim. D’ailleurs pour ces personnages là, le réalisateur utilise les codes du « hero-movie » (introduit par John Woo et son fabuleux A Better Tomorrow), issus des concepts de chevalerie chinoise. Par loyauté, et par amitié, les deux chefs (Richie Ren Xian-Qi et Yau Yung) échangent leurs missions à la fin du film et vont effectuer la tâche de leur pote qui ne pourra pas l’accomplir. Des bandits plein d’honneur face à une police qui tente tant bien que mal de rehausser sa réputation.
Breaking News confirme de nouveau l’incroyable talent de Johnnie To et sa maitrise technique implacable de l’image et de la mise en scène. Et comme je constate que ses films ont l’air d’être appréciés chez Jacki, je pense encore en montrer quelques uns.


Voir aussi:
Compte rendu Johnnie To à l'Ecran
http://wildgrounds.com/index.php/2007/08/09/un-livre-sur-le-realisateur-johnnie-to/
http://www.cinemasie.com/fr/fiche/oeuvre/beakingnews/ *
http://hkmdb.com/db/movies/view.mhtml?id=10670&display_set=eng
http://www.imdb.com/title/tt0414931/
http://www.cineasie.com/BreakingNews.html
http://www.lafactory.com/films/1259-breaking-news-johnnie-to.html
http://www.lovehkfilm.com/reviews/breaking_news.htm
http://www.eurasie.net/webzine/Breaking-News-de-Johnny-To.html
http://www.critikat.com/Breaking-News.html
http://www.dvdrama.com/film-860-breaking-news.php
http://asie-vision.blogspot.com/2009/03/breaking-news.html
http://wildgrounds.com/index.php/2008/09/23/johnnie-to-en-russie/%20
http://asie.centerblog.net/5525150-PANORAMA-ASIATIQUE-BREAKING-NEWS-de-JOHNNY-TO--2004-Hong-Kong-Chine

Eddie, le 14 mai 2009.

Compte-rendu de la 7e projection (30/03/2009).



Ce soir, en 1e séance, on reste au pays du soleil-levant, avec le 4e film programmé de Kinji Fukasaku, auteur visiblement bien apprécié des spectateurs de ces soirées. Œuvre essentielle de ce réalisateur politique et contestataire, Guerre des Gangs a Okinawa (1971) pose à la fois les bases du renouveau du yakuza-eiga, et celles de son style unique, dynamique et extrêmement moderne dans sa forme (sans cesse en mouvement comme le soulignent tous ces zooms, panoramiques, caméras-épaules à la limite du documentaire sauvage, cadres très serrés et violents ou immobiles et décadrés ou appuyant une perspective oblique, et ses génériques si caractéristiques qu’on remarque au bout du 4e film montré : le titre rouge et presque sanguinolent sur fond de journaux et coupures de presse en noir et blanc rappelant les actualités et faits-divers violents de l’époque en rapport avec les yakuzas et leur expansion dans la société japonaise moderne, sur une musique jazzy et entrainante, et toujours précédé de la mention ironique: « malgré sa ressemblance avec la réalité, les scènes de ce film ne sont pas basés sur des faits réels », précision importante qui évite d’éventuels soucis de représailles de la part de nos amis tatoués, on ne sait jamais). Un film d’hommes (c’est comme ça qu’on dit), bien marrant. Les mecs sont super virils, se regardent de travers avec des rictus censés être effrayants, se parlent mal et s’envoie des « T’as du cran ! » à chaque coup d’éclat ou chaque phrase de poids (en même temps les gars ne parlent pas trop et préfèrent agir et communiquer avec les poings, alors quand ils commencent à causer…). Les scènes de négociation sont très serrées et tendues, mais le héros garde son sang-froid, son flegme irréductible et surtout sa classe légendaire (« Que ferais-tu à ma place ? Je peux pas le laisser crever »). On remarquera en souriant qu’il porte ses lunettes noires pendant la quasi-totalité du film, sauf la scène d’amour, après laquelle il les remet immédiatement. C’est aussi à ce moment qu’on comprend pourquoi il les garde depuis le début, comme une sorte de barrière protectrice masquant ses faiblesses et la tristesse de ses yeux. Fukasaku nous présente ici une bande de truands au grand cœur et à la grande gueule, entiers et sans concession aucune, qui préfèrent foutre la merde plutôt que de courber l’échine, quitte à laisser plein de choses derrière. La paire d’as formé par le duo Koji Tsuruta/Noboru Ando (2 acteurs récurrents du genre), est tout bonnement excellente et génère de superbes scènes (celle de négociation avec Hadelma et Gushken, et celle contre Tomisaburo Wakayama). On retrouve d’ailleurs le génial Tomisaburo Wakayama, kaishakunnin sur-mythique des Baby Cart, dans un rôle à la mesure de sa large envergure et de sa gueule si typique (spéciale dédicace aussi à son salto avant pour esquiver une voiture dangereuse, cascade impromptue) : ses mimiques exagérées nous présentent un personnage complexe malgré son côté bourrin, qui aime trop son petit frère pour le laisser mourir, et dont la manière de penser primaire et radicale rejoint très vite celle des héros.


Et puis Fukasaku balance du lourd avec ses cadrages et ses mouvements de caméra, chaotiques et mouvementés, mais qui collent parfaitement aux actions et aux personnages (la scène du début dans le bar est géniale, avec cette bande de blacks qui viennent les tuer, alors que notre bande de joyeux yakuzas ne les captent qu’à la fin de la scène, quand le bar est entièrement vide, et la phase avec l’avion, son bruit assourdissant et la grosse fusillade qui s’ensuit). On pense au plan magnifique dans la boite de nuit bien disco, avec la meuf qui danse les seins nus : après un panoramique sinueux et bordélique (les seins de la meuf, puis reprise de point sur le musicien derrière.., puis tous les gens qui dansent en vrac dans un patchwork bien trippé sur un bon son des 70ies) suivi d’un zoom appuyé mais totalement maitrisé vu le sujet grouillant (une boite de nuit pleine à craquer de gens), pour finir par cadrer parfaitement le héros qui entre par une petite porte au fond du champ, puis, après un pano rapide à 360°, on reprend les méchants qui vont rencontrer celui-ci (bien sûr accompagné de son copain qui avait tout prévu et anticipé. Ils échangent d’ailleurs leurs armes au moment de marave Gushken et ses hommes en 3 secondes bam). Ce plan d’intro dans la boite et cette scène sont juste géniales.
Et sur cette fin classique, pour un film du genre (vu leur comportement, on sait direct comment ça va finir), on assiste à une mise à mort vengeresse et sauvage, filmée à l’épaule en courant pour suivre l’action. A la fin héroïque et pathétique, on a l’impression qu’un journaliste vient voler les dernières images de ces hommes « couillus mais d’une autre époque » (comme d’hab’, on la connait). Ils arrivent quand même à buter leurs ennemis (des gros hommes d’affaires véreux, lâches et sans scrupules, qui ne méritent bien sûr que la mort), mais finissent tous en vomissant leur sang sur le bitume (c’est une image), manière de les montrer réaliste et en même temps appuyée dans le pathétique. Ils crèvent comme des chiens, ils le savaient, mais ils ont fait ce qu’ils avaient à faire. Ok.
Un film à voir et à revoir, que j’ai grand plaisir d’avoir pu vous montrer dans ces conditions. (Que 6 spectateurs présents ce soir : Jacki, Luce, Pierrot, Eddie, Laurent, Mimi).


J’ai encore quelques films de Fukasaku à projeter (Le Cimetière de la Morale et Thugs Vs Cops), mais la prochaine fois, direction Hong Kong (on change un peu), avec Johnnie To et les triades. On en parlera plus tard.
http://www.cineasie.com/GuerreDesGangsOkinawa.html
http://wildgrounds.com/index.php/2006/10/03/guerre-des-gangs-a-okinawa-1971-kinji-fukasaku/
http://www.dvdrama.com/news-28702-guerre-des-gangs-a-okinawa-scan-sequence.php
http://yakusa-yakusas.blogspot.com/2008/10/un-film-yakuza-guerre-des-gangs-okinawa.html (en + d’une petite critique, blog entier consacré aux yakuzas)
http://www.sancho-asia.com/spip.php?article851
http://films.psychovision.net/critique/guerre-des-gangs-a-okinawa-476.php
http://www.cinemasie.com/fr/fiche/oeuvre/guerregangs/
http://www.dvdrama.com/film-29125-guerre-des-gangs-a-okinawa.php
http://www.lesancresnoires.com/yakusadvd.htm


En seconde séance, Jacki nous propose encore un film de Godard, Made In Usa (1966), un film de gangsters intellectuel(-s, le film et les gangsters).
Je dois avouer que j’ai pris super cher, et que j’ai eu du mal à regarder ce film. Aucun souvenir des personnages masculins, sans charisme et inintéressants. Les quelques femmes par contre sont tellement belles que j’en ai rêvé. D’ailleurs, elles ont la meilleure place dans ce film, mais Godard qui semble vouloir les sublimer (comme il le fait avec Bardot dans Le Mépris), les rend paradoxalement potiches, on dirait juste de beaux objets. On sent effectivement une influence plus tard chez Tarantino, dans sa vision des femmes et sa manière de les représenter, à cette différence près qu’elles ont plus de relief dans ses films, au-delà de leur simple beauté. J’ai beaucoup de mal à me rappeler ce film ou même à en reconstituer l’histoire (un gros mot pour Godard). Tout au long du film, une question revient et me martèle le crâne. De quoi nous parle –t’il ? Qu’est-ce qu’il raconte ? Et pourquoi ? Je n’arrive pas à me dire que ce film a été tourné pour des spectateurs, vu son hermétisme, son côté fermé et son inaccessibilité, ou alors quel type de spectateurs. Je pense que pour ne pas s’ennuyer et lâcher totalement prise (et donc se casser sans voir la fin), il faut un certain nombre de références et de culture et pas mal de complaisance pour suivre et apprécier le discours intello. On comprend d’instinct sa critique destructive du cinéma (d’un cinéma narratif, commercial), mais à chaque seconde, on se demande de quoi il parle au-delà de cette simple critique, qu’est ce qu’il y a d’autre à part cela ? Godard est super énervé, mais parler d’une critique de sa société contemporaine serait tellement pédant. Enervé contre le cinéma, ça par contre oui, c’est clair. Il casse TOUT. Des dialogues inutiles et plein de références intellectuelles, une bande son dépecée et massacrée, des longueurs souvent sans intérêt, son film ne semble pas fait du tout pour des spectateurs (encore un aspect critique du cinéma ??? ce n’est pas fait dans la contrainte du public et de son avis ?), mais alors pour qui ?? Il y a plein de choses intéressantes, comme la scène dans le bar, avec ce dialogue absurde d’un ouvrier dont le verre ne se vide jamais, sans cesse rempli par le barman, ou encore la fin avec un personnage de journaliste qui sait tout et règle tout en 3 phrases pleines de vérités empiriques et figées (on repense d’ailleurs à la scène d’interview dans A Bout de Souffle, avec ce journaliste intello qui sortait ces vérités toutes faites et préconçues sans même écouter la petite journaliste, après quelques recherches je me suis aperçu que ce journaliste arrogant était joué par le réalisateur Jean Pierre Melville), qui parle de la gauche et de la droite en disant que cette équation est périmée et ne devrait plus se poser telle quelle. J’ai du mal avec ces discours politiques, qui même remis dans le contexte de l’époque, me semblent brasser beaucoup de vent. Quand on pense à mai 68 et cette époque rebelle de renouveau culturel et qui « a changé beaucoup de choses et amené plus de libertés », et qu’on fait le constat de l’état des lieux aujourd’hui, je me dis que peu de choses ont changé, et que le désabusement est le même 40 ans après. Que sont devenus les acteurs politiques et culturels de cette période ? Rien n’a changé (j’espère que si).
Autant Les Amants du Pont Neuf est un film qui donne envie de faire du cinéma (parce que bel objet de cinéma, mais surtout pas comparable avec Made In Usa, prétention que je n’ai pas ici), autant ce film de Godard m’a ennuyé, mais aussi donné envie de faire des films, justement contre ça. Parce qu’on ne peut pas se contenter de ce film et de son simple intérêt en tant qu’objet (esthétique) de cinéma. Sinon à quoi (et qui) est-il destiné (surtout pas au peuple, mais bien plutôt à une certaine élite apte à comprendre le message et les références) ?
Pour arrêter de dire de la merde sur ce film, qui m’est hélas resté incompris, je préfère continuer avec une critique intéressante de quelqu’un qui semble avoir plus de références par rapport à tout ça. J’ai d’ailleurs un peu mieux cerné le film en la lisant, dommage que j’ai besoin de ça pour comprendre et apprécier un film.
http://pserve.club.fr/Made_in_Usa.html
http://www.cineclubdecaen.com/realisat/godard/madeinusa.htm
http://www.imdb.com/title/tt0060647/





Eddie, le 5 avril 2009.

mercredi 7 octobre 2009

Compte-rendu de la 8e projection (PCJ du 28/04/2009)


Election (2005) de Johnnie To et The Longest Nite (1998) de Patrick Yau (Milkyway Images).

Comme promis la dernière fois (voir dernier compte rendu 7e PCJ), cette semaine, après le Japon et ses Yakuzas nihilistes et fâchés, direction Hong Kong (puis Macao), avec Johnnie To, un des meilleurs réalisateurs de l’ancienne colonie britannique depuis les années 90. On introduit l’œuvre de ce cinéaste génial, avec deux films excellents qui vont nous permettre d’appréhender l’univers des triades chinoises, caractéristiques de Hong Kong et de ses rapports avec la Chine continentale. Le programme prévu au départ étant de projeter les deux volets de Election (2005 et 2006), tournés à la suite, et qui constituent un cycle, même s’il peuvent être vus de manière autonome, et qu’ils se suffisent à eux seuls. Ces deux films décrivent de manière subtile, et sous l’angle politique du pouvoir et de la corruption, le monde impitoyable et cruel malgré les faux semblants, des triades chinoises (en l’occurrence ici la Wo Shing Society), à travers un rituel particulier, celui de l’ « élection » de leur président tous les 2 ans.
D’autre part, à noter, l’utilisation judicieuse du téléphone portable et ses possibilités de communication, qui apportent des possibilités de mise en scène, pour des situations comiques et décalées, en contrepoint par rapport à l’aspect dramatique et violent du film et son déroulement (la scène avec les deux hommes de main ennemis qui deviennent complices après un coup de fil impromptu et salvateur) [voir la critique de Isabelle Regnier sur : http://www.lemonde.fr/cinema/article/2007/01/02/election-1-une-guerre-des-clans-autour-d-un-sceptre_851188_3476.html].


Qq liens vers des critiques sur le film :
http://www.critikat.com/Election-1-2.html
http://www.cineasie.com/Election.html
http://www.objectif-cinema.com/spip.php?article4798
http://critico-blog.viabloga.com/news/election-1-johnnie-to
http://papercuts.fr/cinema-Johnnie-To-Election-1-2-170.html
http://hkmdb.com/db/movies/view.mhtml?id=11112&display_set=eng
http://wildgrounds.com/index.php/2006/07/08/election-2005-johnnie-to/
http://www.cineasie.com/Election.html
http://critiques.over-blog.com/article-5170229.html
http://archive.filmdeculte.com/film/film.php?id=1172



Au final, comme on était si peu, je me suis dit que ça ferait beaucoup trop lourd pour la même soirée (en sachant qu’on était 5 : Jacki, Mathilde, Pierrot, Mimi, Eddie, et 3 à la 2e séance…), donc un film un peu différent en seconde partie. J’avais sous la main Throw Down de Johnnie To (2004) ou The Longest Nite de Patrick Yau (1998), deux grosses balles monumentales. Le second l’a emporté, Throw Down, étant un film tellement magnifique, que j’aurai préféré montrer au maximum de personnes.

Donc direction Macao et son atmosphère suintante et oppressante, pour une enquête policière des plus tordues. Avec un Tony Leung Chiu Wai transpirant et sans cesse en train de s’éponger le visage à mesure que le piège se referme sur lui, et Lau Ching Wan impressionnant avec son crane rasé et son tatouage sur la nuque, qui jouent tous deux les rôles de manipulateurs et marionnettes, dans une histoire de complot et de trahison, à la manière d’un Usual Suspects.
The Longest Nite est un pur film de genre, un bon polar bien crade et violent, à la mise en scène dentelée (on sent la patte de Johnnie To dans l’esthétique et la mise en scène), qui nous emmène dans les tréfonds d’une ville cinégénique et colorée. Bref, du gros calibre. Merci la Milkyway, société de production de Johnnie To Kei Fung, véritable creuset des meilleures productions hongkongaises depuis plus de 10 ans (j’exagère peut être un peu, mais quand même).
En tout cas, c’est vraiment plaisant de voir des films de Johnnie To dans ces conditions. Des cadres magnifiques, une photo absolument parfaite (malgré le côté chargé/coloré/contrasté de la mise en lumière du cinéma made in HK), on pense à la magnifique scène dans la cellule, avec la lumière en douche et les particules de poussière en suspension, mais aussi celle du début dans le restaurant, avec l’entrée de jour éclatante à l’ouverture et fermeture de la porte et bien sur la séquence finale de la fusillade dans le « palais des glaces » en miroirs ; une mise en scène juste et subtile (la scène du bar avec la serveuse malade qui vomit sur un mafieux énervé qui braque le héros/tueur (Lau Ching Wan), ou encore celle excellente de l’aéroport, où Tony Leung sent le piège se refermer autour de lui, avec les indications et consignes de la police dans son oreillette, et une chute finale sur le modèle d’Usual Suspects « tel est pris qui croyait prendre »).
Ce cycle Johnnie To entamé est une bonne idée, et je compte vous en montrer bien plus au fur et à mesure des séances, sans trop s’éloigner de la thématique « Triades et Yakuzas ». Avec Election et The Longest Nite, on reste dans un domaine connu et balisé, celui du gangster hongkongais et sa représentation au cinéma. Je compte prolonger ce panorama sur Johnnie To, en proposant dès la prochaine séance, Breaking News (à suivre), qui me parait s’inscrire dans les perspectives du thème proposé, malgré ses nombreuses autres problématiques posées (rapport des médias et du cinéma dans la représentation de la violence, utilisation de ceux-ci pour légitimer une action violente, etc).

http://hkmdb.com/db/movies/view.mhtml?id=8327&display_set=eng
http://www.cineasie.com/Longest_Nite.html
http://www.hkcinemagic.com/fr/movie.asp?id=367
http://www.dvdrama.com/rw_fiche-5493-.php
http://www.sancho-asia.com/spip.php?article264
http://www.lovehkfilm.com/reviews/longest_nite.htm
http://made-in-asie.blogspot.com/2009/01/longest-nite-patrick-yau-hk-film.html
http://www.imdb.com/title/tt0168043/
http://la.tete.dans.le.culte.over-blog.fr/article-18044291.html%20

A bientôt amis cinéphiles. Eddie le 7 mai 2009.